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À la vallée de Joux, à l’ombre des marques phares de l’horlogerie se cachent aussi des noms plus discrets, à l’image d’Héli Reymond. Relancée il y a une dizaine d’années par des entrepreneurs actifs dans ce domaine, la marque, qui fêtait ses 100 ans jeudi au Pont (L'Abbaye), veut rajeunir pour mieux régater dans son marché de niche. Elle lance un nouveau modèle, la WinCH, inspirée par le monde des sports nautiques, avec comme ambassadeur le jeune navigateur de 20 ans Nicolas Rolaz, du club nautique de Morges.
Ce chronographe squeletté, qui laisse voir sa mécanique, produit à 100 exemplaires et vendu 9450 francs (prix officiel), est le fruit d’un travail partagé dans l’arc jurassien. Sur une idée des pilotes d’Héli Reymond, au Pont, cette montre automatique est dotée d’un mouvement 7750 Valjoux (ETA, groupe Swatch) qui a été travaillé par l’entreprise Arola à l’autre bout du lac de Joux (Les Bioux) et assemblée avec des composants, fabriqués en grande partie par T-Technology, sous-traitant à La Chaux-de-Fonds.
Rien d’étonnant, Thierry Baume, le patron de cette dernière, n’est autre que l’un des investisseurs qui a repris la marque aux côtés de François Engisch, propriétaire d’une horlogerie-bijouterie à Neuchâtel, ainsi que de Dominique Velati, directeur de la société, qui est lui aussi gérant d’une horlogerie-bijouterie à Morges.
250 à 300 unités produites par an
Depuis sa reprise, la petite manufacture a produit – à raison de 250 à 300 unités par an – des modèles historiques de montres mécaniques basées sur les créations de la famille d’horlogers Reymond. Son fondateur, Louis, né en 1889, reconnu comme un artisan génial, avait nommé sa société, en 1919, avec le prénom de son fils Héli! Ce dernier, connu à la Foire de Bâle pour son chapeau de cow-boy, créait des chronomètres très complexes et de haute précision. Après son décès, en 1994, la maison n’a plus sorti de nouveaux modèles.
Aujourd’hui, Héli Reymond est formée des trois repreneurs et de deux horlogers qui travaillent à l’occasion dans la petite maison du fondateur, au Pont, une sorte de petit musée avec vue sur le lac. L’entreprise a pour ambition de produire 400 à 450 pièces de sa collection par an – seuil de rentabilité – en «sortant des sentiers battus», selon les termes de Dominique Velati. Dans la vente également, car ce passionné du Servette FC et ses amis s’aventurent sur des terrains singuliers puisque, outre les magasins en Suisse, leurs clients se trouvent, par les liens de l’amitié, aux États-Unis, au Kazakhstan et chez les fans des footballeurs grenats à qui un modèle quartz est dédié!
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