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Sur fond de croissance, le numéro un de l’horlogerie confirme l’arrivée d’une Tissot intelligente fin 2018.
Il y a quatre ans, Apple prédisait la fin de l’horlogerie traditionnelle. C’était peu avant le lancement de la première mouture de l’AppleWatch, qui en est aujourd’hui à sa troisième génération. Depuis, avec l’arrivée notamment des Samsung Gear, Huawei, LG, Sony et Fossil, le marché s’est déployé et devrait encore connaître une belle croissance selon le cabinet Gartner, qui table sur un volume de 81 millions de montres vendues en 2012 (contre 41,5 millions en 2017).
Fort dans l’entrée de gamme
Or, se félicitait Nick Hayek lors de la présentation des chiffres du Swatch Group ce mercredi à Bienne, «nous sommes toujours là, et notre taux de croissance aux États-Unis dépasse les 10%». Mieux: lors des deux premiers mois de l’année, cette progression a atteint 16% pour le segment des montres de moins de 200 fr. et 17% pour les pièces de 200 fr.- à 500 fr., soit les gammes de prix dont il se disait qu’elles seraient les plus impactées par les montres connectées. Précisons que l’entrée de gamme s’est vendue dans les réseaux des marques, tandis que grossistes et détaillants étrangers, en raison du franc fort, renonçaient à les commander, sous peine de sacrifier l’essentiel de leur marge en raison du franc fort. «Maintenant que les taux de change sont à nouveau favorables, nous sommes toujours à même de les fournir dans ce segment», a souligné Nick Hayek. Le groupe a vu son bénéfice net augmenter de 27,3% sur un an lors du dernier exercice, à 755 millions de francs, tandis que le chiffre d’affaires grimpait de 5,4% à 7,96 milliards de francs. Revenant à la montre connectée, il a rappelé que «depuis la sortie de la Swatch en 1983, la façon d’occuper l’espace du poignet a changé, a-t-il ajouté. Tout le monde s’est mis à porter plusieurs montres en alternance, dont, parfois, des montres connectées».
«Utile plutôt que futile»
Souvent critiqué pour tarder à apporter une réponse aux smartwatches, le Swatch Group confirme qu’une Tissot connectée verra le jour fin 2018. De ce que l’on en sait, l’objet ne sera pas comparable à l’AppleWatch, ni même à la TAG Heuer connectée. Il convient de parler d’une montre «augmentée». «Nous devons privilégier l’utile au futile, explique François Thiébaud, directeur de Tissot. Je crois à la montre connectée comme relais pour des alertes, des messages, et comme support de calculateurs, notamment dans le domaine du sport. Mais répliquer entièrement sur une montre ce que votre smartphone, qui est dans votre poche, vous propose avec une meilleure lisibilité, est redondant. Nous nous concentrons sur les fonctionnalités que les gens utilisent réellement».
Autonomie renforcée
Sur le plan technologique, le projet n’attend plus que le système d’exploitation (OS) «Swiss made», mis au point en collaboration avec le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM) à Neuchâtel, soit opérationnel. Swatch Group ne veut en effet dépendre ni de l’iOS d’Apple, ni de l’Android Wear de Google. Rappelons que le groupe travaille aussi à une autonomie accrue des montres connectées, via ses sociétés Renata (batteries) et EM Electronics (circuits intégrés). Le prix de cette Tissot connectée? «Entre 400 fr. et 1000 fr.», lâche François Thiébaud.
Par Ivan Radja
24heures.ch
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