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Conjoncture. Bobst, Richemont, Logitech et LEM sont quelques exemples de groupes qui affichent une hausse sensible de leurs résultats. La dynamique est encourageante.
La saison des résultats trimestriels et semestriels démontre jusqu’ici une nette amélioration pour une grande majorité d’entreprises cotées sur le marché suisse des actions (SIX Swiss Exchange), dans divers secteurs. La demande s’avère en hausse, en Europe en particulier. Bien qu’elles ne publient pas leurs résultats, bon nombre de firmes non cotées ou en mains privées évoluent sans doute de manière positive cette année. Il existe toujours des exceptions qui confirment la règle en quelque sorte. L’amélioration du climat ambiant est susceptible de renforcer la confiance, donc la croissance économique.
Une accélération s’est dessinée lors du troisième trimestre, voire déjà avant en 2017. On le voit entre autres pour le groupe LEM à Genève, de juillet à fin septembre (période qui correspond à son premier trimestre dès lors que son année fiscale est décalée par rapport à l’année civile). Ses ventes ont augmenté de 13,4% (+15,1% à taux de change constants), et ses entrées de commandes, de 20,8%, la marge d’exploitation ayant progressé à 21% (20% un an plus tôt) pour ce leader de la mesure de paramètres électriques.
Bobst Group, qui ne publie pas de résultats trimestriels, a enregistré une nette avance de son chiffre d’affaires au premier semestre, à 643,0 millions de francs, tandis que son EBIT est passé d’une année à l’autre de 18 à 39,8 millions. Les entrées de commandes du fournisseur mondial d’équipements et services destinés aux fabricants d’emballages et d’étiquettes ont crû de 20% et le carnet de commandes de 5%.
Avertissement positif
Le groupe de luxe Richemont a dû annoncer préalablement une augmentation de 10% de son chiffre d’affaires (+12% à taux de change constants) et de 45% de son résultat opérationnel lors du premier semestre (au 30 septembre) de l’année fiscale en cours. Le levier opérationnel tourne dans le bon sens.
Le chef de file mondial des arômes et parfums, Givaudan, a réalisé durant les neuf premiers mois une hausse de 5,5% de son chiffre d’affaires publié sur une base like-for-for like et de 6,8% en francs, comparé à 2016. Le concurrent et voisin genevois Firmenich (numéro deux mondial des arômes et parfums mais leader en parfumerie fine et ingrédients), qui n’est pas coté, a accru chiffre d’affaires net de 4,4% à 3,34 milliards de francs durant l’année fiscale 2017 (clôture à fin juin).
SGS, le leader mondial de l’inspection, de la vérification, du test et de la certification, a généré au premier semestre une croissance top line à taux de change constants de 4,9% (+5% sur base publiée), dont +3,4% de croissance interne.
Logitech, pour sa part, a présenté un accroissement substantiel de ses résultats au second trimestre (fin septembre) de l’année fiscale en cours : les ventes ont grimpé de 12% à à 634 millions de dollars (+11% en monnaies locales) et le bénéfice d’exploitation (EBIT) de 12% à 60 millions. C’est un autre trimestre de croissance vigoureuse pour le fournisseur d’accessoires mobiles, qui prévoit une progression de 10% à 12% de son chiffre d’affaires à taux de change constants pour l’année fiscale 2018. Logitech est devenu un groupe plus performant et résistant sous la direction de Bracken Darrell.
ABB, Landis+Gyr, Straumann, Bucher...
Cette liste n’est pas exhaustive. Parmi les résultats les plus récents, on constate notamment la forte croissance des entrées de commandes de Sulzer au troisième trimestre: +21,5%, desquels 7,5% sont endogènes et 14% proviennent des acquisitions. C’est une augmentation encourageante. Les taux de change ont exercé un impact positif de 1,6% pour le fabricant de pompes et systèmes.
L’appréciation de l’euro et la relative fermeté du dollar vis-à-vis du franc constituent des éléments positifs dont bénéficient également d’autres sociétés. Par ailleurs, Straumann Group (une croissance interne de 16% au troisième trimestre et de 15% sur neuf mois !), ABB, Landis+Gyr, VAT Group et Bucher Industries ont tous publié une dynamique forte au troisième trimestre. On relève particulièrement la forte hausse des entrées de commandes du conglomérat Bucher: +20,5% lors des neuf premiers mois, en particulier pour Kuhn Group (+26%), le constructeur de machines agricoles.
Les poids lourds du SMI freinent la course aux records
Le rally de fin d’année qui semblait se profiler risque fort de ne pas déboucher sur les records espérés à la Bourse suisse. Les coupables sont tous désignés, après les oraux intermédiaires des trois principales cotations de la place zurichoise.
La multinationale alimentaire vaudoise Nestlé et le géant pharmaceutique bâlois Roche n’avaient déjà pas réussi à convaincre deux semaine plus tôt. Novartis, le voisin et concurrent de Roche, a suscité mardi dernier une réaction non moins épidermique des investisseurs.
Soucis différents pour Roche, Novartis et Nestlé
Les performances en soi ne se sont pas avérées catastrophiques, mais chacun de ces trois géants est parvenu à inquiéter avec des soucis spécifiques. Roche a ainsi essuyé une concurrence plus affûtée que prévu des biosimilaires.
Nestlé fait toujours face à une croissance organique jugée anémique et la nouvelle direction semble peiner à redresser la barre. Novartis enfin a repoussé aux calendes grecques sa très attendue décision sur l’avenir d’Alcon au sein du groupe.
Des observateurs calculent qu’en l’absence de ces boulets, le Swiss Market Index (SMI) aurait vraisemblablement déjà franchi son plus haut historique de 9548 points. Les trois colosses représentent toujours plus de la moitié de l’indice, malgré un plafonnement récent de leur pondération.
Reste que l’opérateur de la Bourse suisse a enregistré au mois d’octobre plus de volume de ventes que d’achats de la part de membres des directions et conseils d’administration d’entreprises cotées, soit pour des montants respectifs de 21 et 12 millions de francs. Et l’interdiction pour ceux-ci de procéder à des transactions juste avant la présentation des résultats de leurs sociétés laisse augurer une seconde vague du même acabit.
A l’instar des poids lourds, UBS a clos la semaine dernière sur une performance honorable au troisième trimestre, sans parvenir là non plus à séduire les milieux financiers. Credit Suisse prendra le relais ce jeudi. Se basant sur les résultats des géants américains, les analystes tablent sur un trimestre convaincant.
La banque aux deux voiles sera accompagnée dans cet exercice par d’autres vedettes de la cote, dont l’équipementier de salles d’aisance Geberit demain, le réassureur Swiss Re et l’opérateur de télécommunications Swisscom jeudi. Le marché élargi ne sera pas en reste avec les présentations de notamment Clariant, Dufry, Feintool, Oerlikon ou encore Valiant. – (ats)
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Philippe Rey
AGEFI
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