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Luxe. Les résultats se sont inscrits en forte hausse lors du premier semestre 2017/18. Ce qui était déjà escompté.
Le groupe Richemont a dû publier un avertissement sur bénéfice positif du fait d’une forte variation par rapport à l’exercice écoulé. Les instances de SIX Swiss Exchange exigent en effet une communication ad hoc destinée au marché financier le plus vite possible des sociétés cotées. En l’occurrence, il s’agit d’une forte hausse qui était vraisemblablement escomptée en grande partie par le marché étant donnée la légère baisse du cours de l’action hier. Les résultats semestriels seront présentés le 10 novembre prochain.
Les ventes publiées pour les six premiers mois (à fin septembre) ont augmenté de 10%; la progression à taux de change constants a été de 12%, comparé à un an auparavant. Sur cette base, le bénéfice opérationnel de Richemont a probablement progressé d’environ 45% par rapport à la période correspondante de l’an dernier. Le bénéfice net a selon toute vraisemblance rebondi d’approximativement 80%.
Un levier opérationnel
Ces hausses reflètent de façon prédominante une non-récurrence de rachats exceptionnels de stocks lors de l’exercice précédent, une reprise des affaires et l’impact net positif des mouvements de change. On peut parler en l’espèce d’un levier opérationnel considérable qui n’est sans doute pas épuisé. Richemont a toujours bien traversé les périodes de récession ou de crise pour en ressortir plus fort et gagner des parts de marché. Sa rentabilité demeure supérieure à la moyenne et sa situation financière exceptionnelle avec des liquidités proche de 5,8 milliards d’euros à fin mars 2017. Son ratio de fonds propres (equity ratio) se situe entre 70% et 80%.
Free cash flow toujours au-delà du milliard
Richemont possède spécialement une forte franchise dans la joaillerie avec Cartier et Van Cleef & Arpels, un métier dans lequel il se révèle indéniablement leader mondial. Même lors d’une mauvaise année comme 2017 (close à fin mars), Richemont a généré un free cash flow de 1,03 milliard d’euros (1,25 milliard en 2016). Richemont a tiré lors de l’exercice écoulé un rendement de 18% de ses actifs opérationnels (21% en 2016, 30% en 2015 et 34% en 2014).
Certes, la capitalisation boursière de 46,2 milliards de francs ne représente plus une aubaine mais demeure encore raisonnable compte tenu des liquidités nettes de ce groupe, de ses avantages compétitifs et de sa capacité à générer un cash-flow opérationnel et libre très élevés lors d’une bonne année.
A l’instar de Nestlé ou Lindt & Sprüngli par exemple, Richemont reste une affaire de long terme par excellence avec un portefeuille de marques exceptionnelles et une croissance organique à long terme.
Cet article vous est offert par Swissquote
Philippe Rey
AGEFI
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