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Le peuple suisse devra se prononcer le 7 mars 2021 sur un référendum lancé contre la ratification de l'accord de libre-échange conclu entre l'AELE (dont la Suisse) et l'Indonésie. La FH s'oppose au référendum et soutient l'accord pour assurer de nouveaux débouchés à l'horlogerie suisse.
La prospérité économique de notre pays repose, dans une très large mesure, sur le dynamisme de son industrie d'exportation. Outil essentiel de la politique économique extérieure de la Suisse, les accords de libre-échange, conclus bilatéralement ou dans le cadre de l'AELE, contribuent significativement et depuis de nombreuses années à l'essor de la place industrielle suisse et de ses emplois, et cela à plusieurs égards.
La portée des accords de libre-échange ne se limite pas en effet à la seule suppression des droits de douane. Ces accords (30 au total, couvrant l'accès à 70 pays et territoires) définissent surtout des conditions-cadres favorables aux échanges, en garantissant d'abord la transparence et la stabilité des règles applicables et, ce faisant, une meilleure sécurité juridique pour les acteurs commerciaux. Les accords dits de large portée vont encore plus loin, puisqu'ils incluent notamment des dispositions sur la protection réciproque des investissements, la protection de la propriété intellectuelle, la coopération économique et, de plus en plus, sur le développement durable. A l'heure où le multilatéralisme doit totalement se réinventer, les accords de libre-échange constituent l'outil le mieux à même de soutenir la compétitivité et les intérêts commerciaux de la Suisse sur les marchés mondiaux, ce d'autant plus que de nombreux autres pays ou blocs économiques sont largement engagés dans la même voie.
L'horlogerie suisse exporte aujourd'hui environ 95% des garde-temps qu'elle produit, et le libre-échange contribue à son succès auprès de la clientèle internationale. Huit montres sur dix exportées bénéficient aujourd'hui du traitement préférentiel garanti par les accords de libre-échange. Non seulement ces montres acquittent des droits de douane nuls ou très réduits, ce qui les rend plus accessibles, mais profitent également de procédures douanières simplifiées. Particulièrement importants pour l'industrie horlogère, les engagements en matière de protection de la propriété intellectuelle (marques, dessins, modèles, Swiss made, etc.) constituent un autre volet déterminant pour la branche. L'accord conclu avec l'Indonésie répond à tous ces objectifs. En particulier, il permettra l'élimination totale des droits de douane sur les importations de produits horlogers suisses dans un délai maximum de neuf ans.
L'accord avec l'Indonésie a été adopté par le Parlement à une large majorité en décembre 2019. Sa portée est exhaustive, dans la mesure où la Suisse est parvenue à négocier un volet étendu sur le développement durable incluant des engagements contraignants que l’Indonésie n’avait jusqu’ici pris avec aucun autre partenaire commercial. L’huile de palme, un des principaux produits d’exportation de l’Indonésie, est au centre de ce volet sur la durabilité. L’accord prévoit une réduction des droits de douane sur un volume donné d’huile de palme indonésienne, mais seulement pour des produits certifiés et à certaines conditions.
La Suisse et l'horlogerie suisse ont besoin de l'accord de libre-échange avec l'Indonésie, comme elles ont besoin de ceux déjà existant avec l'Union européenne, le Japon, la Chine, le Royaume-Uni, le Mexique ou la Corée du Sud, pour n’en citer que quelques-uns. Cet accord représente une opportunité importante pour toutes les entreprises suisses d'accéder plus facilement et sur la base de règles claires à un marché de plus de 260 millions d'habitants classé parmi les vingt plus grandes économies mondiales. Il fournit un cadre juridique et des garanties pour un commerce équilibré, ainsi que des engagements marqués en faveur du développement durable.
Pour toutes ces raisons, la FH soutient l’accord de libre-échange entre l’AELE et l’Indonésie et s’oppose au référendum lancé contre cet accord. |